écri+ en détention

En composant avec des contraintes inédites dans tous les domaines et pour toutes les institutions publiques concernées, François Gilbert, ingénieur pédagogique sur le Campus de Rennes 2, essaie d’amener l’utilisation d’écri+ dans les prisons de Rennes. L’objectif est d’en faire bénéficier les étudiant(e)s en détention. Le point de départ de sa mission était de produire un état de l’art en termes de technologies, de contenus, de processus de formation ; de questionner les limites que nous connaissons et celles que nous découvrons encore. C’est ainsi qu’il est arrivé sur le projet écri+ et a lancé la réflexion autour de son usage en circuit fermé, sans accès à internet, le comble pour un dispositif de formation en ligne !

Cet objectif progresse en mettant en relation des acteurs très différents, impliqués dans toute la chaîne de l’enseignement supérieur, du maître de conférences à l’étudiant(e) en détention. Cette chaîne a besoin d’être stabilisée sur la base d’expérimentations dans lesquelles nous échangeons et acquérons collectivement de l’expérience.

Une prouesse technique

La Supbox est un petit Raspberry Pi, un micro-serveur, fondé sur une architecture matérielle très différente de celles utilisées pour écri+.

Dans ce cadre, François Gilbert avait pu travailler avec avec les ingénieurs et les développeurs de l’IRI (Institut de Recherche et d’Innovation du Centre Pompidou), pour une session de prise en main des structures techniques d’écri+. Ensuite, ils ont échangé à distance pour permettre à d’adapter le système de la Supbox (qui faisait déjà tourner Moodle pour les cours mis à disposition des détenus par l’université). Cette adaptation réussie apparaît à la fois comme un défi relevé et une très bonne nouvelle, puisqu’il n’était pas acquis que la « machinerie » écri+ fonctionne sur l’architecture de la Supbox.

Il a également fallu obtenir l’aval sécuritaire des services informatiques côté Ministère de la Justice, et susciter l’intérêt côté Ministère de l’Éducation, ce qui est chose faite.

De nouvelles perspectives

Ainsi, grâce au travail mené collectivement la « Supbox écri+ » est maintenant déployée, par l’Université Rennes 2, dans les centres pénitentiaires de Rennes et de Vézin-le-Coquet. Depuis ce printemps 2024, les deux centres pénitentiaires rennais accueillent cette Supbox pour une première phase d’évaluation technique et pédagogique.

Dès la rentrée 2024, la Supbox et écri+ devraient commencer à être présents dans les centres pénitentiaires, avec d’autres contenus de formation en français.